J’ai un aveu à vous faire, je ne suis pas végane

Ne criez pas au scandale, n’ameutez pas toute la populace ! En effet, je vous l’avoue, je ne suis pas végane. Et pourtant je le suis. En tout cas je continue de me définir tel quel.

Vous vous demandez surement où je veux en venir. J’aimerais simplement parler ici des difficultés que l’on rencontre dans la vie de tous les jours quand on est végane, ou du moins lorsqu’on essaye de l’être du mieux que l’on peut.

Que signifie être végane ?

Végane : Personne qui exclut de son alimentation tout produit d’origine animale (végétalien) et adopte un mode de vie respectueux des animaux (habillement, cosmétiques, loisirs…). Adj. Le mouvement végane, véganisme (Définition Le Petit Robert 2015).

Via le site vegan-france.

Être végane signifie donc de ne pas consommer de produits issus de l’exploitation animale, autant dans l’alimentation que dans le mode de vie. J’y reviens avec plus de précision dans mon guide des véganes en devenir.

Pourquoi ne suis-je pas végane ?

Il m’arrive encore de consommer des produits contenant du lait et des œufs. Bien malgré moi. Quand on vit seul.e, ou entre véganes, il est peu probable de trouver des gâteaux, des friandises ou des glaces contenant des POA* chez soi. Malheureusement pour moi, je ne vis pas seule, et surtout je vis avec des gens absolument pas ouverts au véganisme. J’ai beau faire de mon mieux, quand j’ai faim, j’ai faim et j’ai besoin de manger. En plus de cela, mon rapport à la nourriture est complexe. Lorsque la dépression m’a touchée ces dernières années, j’ai perdu l’appétit. Je mange un peu plus depuis quelques mois, et j’ai retrouvé le plaisir de cuisiner ainsi que ma gourmandise. Et il m’arrive d’avoir des phases où je fais une fixette sur une brioche chocolatée, celle qui traine dans la cuisine de mes parents, prête à être coupée, ou sur la barre glacée venant d’une planète de notre système solaire, que ma grand-mère achète toujours en paquet de 24…

Je l’avoue donc, il m’arrive parfois de craquer.

Tout récemment, j’ai reçu de nouvelles chaussures, dont la composition était censée contenir uniquement du tissu. Malheureusement, du cuir était présent en décoration, et cela n’avait pas été mentionné sur le site de vente. J’aurais pu moi-même faire des vérifications auprès du site de la marque qui dispose de références véganes, sauf que j’ai oublié. Et malgré tout ça, j’ai décidé de les garder, parce que j’aime les chaussures et que je les trouve belles… Également parce que l’énergie à dépenser pour tout vérifier n’est pas illimitée. Bref, je suis fatiguée.

Je l’avoue donc, je vais porter des chaussures avec du cuir…

Mais soyons réaliste, il est tout bonnement impossible à l’heure actuelle (même jamais) de n’avoir aucun impact sur la vie des animaux. Au lieu de me culpabiliser à longueur de temps, j’ai décidé de toujours faire de mon mieux, et d’accepter ces moments de faiblesses. Et je réalise qu’ainsi, il m’est plus facile de passer à autre chose et même de moins consommer ces produits. Affaire à suivre.

Pourquoi suis-je végane ?

Parce que j’ai décidé de l’être du mieux que je pouvais. Que j’accepte de ne pas être une végane parfaite et d’avoir des défauts dans ma manière de faire.

Parce que j’estime faire des actions afin de promouvoir le véganisme et les droits des animaux. J’écris ici, et sur un autre magazine. J’ai un super projet professionnel qui vise à démocratiser un maximum le véganisme, et à faire connaître les autres causes qui me tiennent à cœur. Tant mieux pour les animaux et pour nous tous.

 


 

Là où je veux en venir, que vous ayez des défauts, des faiblesses, des écarts, que vous fassiez du mieux que vous pouvez dans les conditions qui sont les vôtres et qu’avec tout cela, vous êtes persuadé.e.s du bien fondé de la cause végane, alors vous pouvez estimer l’être. Vous pouvez rejoindre les rangs, ou pas. Vous pouvez vous affubler de ce terme, ou pas. Le plus important c’est d’agir pour mettre fin au spécisme. Plus on sera nombreux, plus il sera facile de rendre notre vie végane.

On ne peut que l’espérer 🙂

Reconnaissons nos difficultés. Les conseils et retours pour aider à y faire face seront précieux, autant à vous qu’à moi. Je vous exposerai dans une prochaine chronique les outils qui m’aident à garder le cap 😉

À tout bientôt

Saoyiste

 

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*Produit d’Origine Animale

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16 Replies to “J’ai un aveu à vous faire, je ne suis pas végane”

  1. Être vegan ne peut pas souffrir d’exceptions volontaires non ^^ c’est une triste conception que de penser s’épargner une peine en mangeant l’autre 🙁

    1. Je pense qu’il est nécessaire de prendre en compte les difficultés de chacun lorsqu’on décide d’être végane. Dans le fond, je suis d’accord avec toi. Je ne souhaite pas promouvoir un semi-véganisme, ou un non véganisme pour le coup. Pourtant les exceptions sont là, qu’elles soient volontaires ou non (je parle de la nourriture dans mon cas, l’exemple de Noita à ce sujet se rapproche aussi du mien. Personne n’est au même niveau, et tout le monde n’est pas capable de s’affranchir des injonctions de notre société spéciste du premier coup. Voilà aussi où je voulais en venir.
      Si tu as des conseils, des idées pour mieux garder le cap, je suis preneuse.

      1. Un conseil ? Se rappeler systématiquement que pour consommer un quelconque produit animal il faut asservir, violer et tuer ^^ pour moi c’est suffisamment efficace comme injonction 😀

        1. Une évidence même 🙂

  2. Merci beaucoup pour cet article 🙂 ça fait du bien de voir ce genre de témoignages ! Je vis avec un omnivore, toute ma famille et tous mes amis sont omnivores. Alors les tentations je connais… Tout comme toi j’ai rapport particulier avec la nourriture (j’ai souffert plus jeune de boulimie et d’anorexie) je me demande si c’est lié à mes craquages. Quand ça arrive j’ai vraiment du mal à me retenir ça peut m’obséder pendant des jours. Et même en pensant très fort aux raisons pour lesquelles je suis végane, ça ne suffit pas toujours. J’admire ceux / celle qui ont une motivation à toutes épreuves mais ce n’est pas le cas de tous. D’ailleurs nous avons plutôt besoin de soutien et d’accompagnement que de condescendance 😉

    1. Oui, c’est pas évident de faire face aux remarques, alors qu’on fait du mieux qu’on peut. Si c’était facile et évident pour tout le monde, il y a bien longtemps que les animaux ne souffriraient plus…

    2. Faire de son mieux 😉 Il ne faut pas se rendre barge parce que certaines personnes obsédées par l’argent et le pouvoir ont rendu ce monde malsain !

    3. Attention de faire bon usage des mots pour éviter de se créer des maux 😉 les végétariens sont omnivore ( (qui mange l’ensemble des divers végétaux, Champignons) à l’inverse des herbivores (mange uniquement de l’herbe) et des carnistes (qui mangent des animaux et/ou leurs productions) qui sont des zoophages, nécrophages au régime de charognards ou carnivore !

      http://vegan.lodweb.com/#wikipedia

  3. Donc.. t’es végane 😉 <3

      1. Le 100 % vegane n’existe pas. Tu passera toujours à coté d’un truc dans un produit (un aditif, un colorant etc), la culture des végétaux nécessite la mort d’animaux parce que les machines ne peuvent eviter d’en faucher, la liste est longue. Tu tuera toujours quelques fourmis, insectes ou autre. Quand aux eccarts, si on en faisait tous aussi peu qu’elle, l’indistrie viande/lait oeuf s’effondrerait quand même. Et quand bien même une grosse parite de la population serait vegane, il y aura des POA sur le marché noir comme aujourd’hui il y en a pour le trfic d’organes, d’esclaves, d’enfants, de prostitution, de zoophilie etc. Alors suffit la moralisation et la culpabilisation pour des petits rien, le pronage de la perfection suprême, c’est un mythe.

        1. Si tu achètes des produits manufacturés alors il y a une étiquette et je sais que tu sais lire s’il y a ou non des produits animaux inclus 😉 quand à la culture des végétaux, les animaux ne font pas partie de l’objectif de l’agriculteur qui n’est pas un éleveur 😉 et même si les animaux pourraient contribuer dans la permaculture, ils n’ont pas à être victimes et consommables ; tu tueras des Fourmis en marchant, oui et j’espère que tu ne le fais pas exprès et que tu cherches à éviter, tu mettras une moustiquaire plutôt que des insecticides… ^^ Eh bien allons vers le trafic de cadavres pour qui ne sait retenir cette pulsion et si possible évidemment des morts naturellement de vieillesse, d’accident ou de maladie ; l’intérêt étant de ne plus piocher dans les chaînes alimentaires des autres animaux, ni de faire naître des gens pour les manger comme on le fait des autres animaux, là la consommation de carne restera écologique 😉

          Oh, quant à la terminologie lait, boisson etc… je n’oublie pas de vous rappeler l’origine du mot « viande » 😀
          « En ancien français, « viande » signifiait plutôt « nourriture », vivenda signifiant en latin « ce qui sert à la vie » ; la viande en tant que « chair animale » était désignée par un mot de la même famille, la CARNE. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Viande#Définitions_anciennes

  4. Tu fais de ton mieux c’est le principal, et tu en fais déjà beaucoup pour les animaux 🙂 Ne t’attarde pas trop sur ceux qui te diront que ces quelques écarts font de toi une non vegan. On est jamais à l’abris d’une erreur, alors si on va dans ce sens, personne n’est vegan 😉

    1. Sinon qu’une erreur est fortuite et non pas volontaire ou par faiblesse 😉 en voici la définition : « Une erreur désigne une opinion, un jugement ou une parole non conforme à la réalité, à la vérité ; lorsque l’acte est conscient, il ne s’agit plus d’une erreur mais d’un mensonge. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Erreur

  5. Jennifer Zipci (Bien Être en Mouvements) dit : Répondre

    Bravo Camille, super article comme d’hab! et Merci
    MERCI la Dé-culpabilisation (pour rappel la culpabilité est une invention purement humaine, aucun animal n’a cette émotion, et inutile car rien n’en découple de positif ou transformant contrairement à la colère ou la tristesse…)

    Merci donc car oui je me sens concernée, oui c’est un chemin difficile parfois et oui moi aussi j’ai eu des rapports difficiles avec la nourriture à force de vouloir être parfaite dans mes choix pour les animaus la planète, j’ai fini par ne plus avoir envie de manger!

    J’aime tes articles, ton énergie, ta plume et j’aurai plaisir à continuer à te lire 😀

    1. La culpabilité existe chez les autres animaux, de-même que l’humanité qui est une qualité et pas une espèce 🙂 s’il s’agit de dire que 1 fois tu as re-consommé volontairement un produit animal, ça n’est pas grave oui, si c’est récurrent alors non ça n’est plus du véganisme mais de fait, du flexitarisme !

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