Il n’y a pas plus naturel et nécessaire que de manger. Et plus compliqué pour moi …
J’ai perdu l’appétit et le plaisir de manger après un régime. 15kg en moins, qui m’ont enfin fait me sentir moi, mais qui ont généré la peur de reprendre. Par conséquent, cela me rassurait de n’avoir que très peu faim, d’avoir un petit appétit voire de rater quelques repas. Cela a dû me faire perdre 3 ou 4 kilos supplémentaires. Rien de bien méchant au final, je n’étais pas fatiguée, j’assurais les taches quotidiennes, mais manger ne me faisait plus plaisir. Mon corps me l’a fait sentir car à chaque fin de repas, j’avais mal au ventre. Et cela augmentait ma culpabilité dans le fait d’avoir mangé !
Mince j’ai trop mangé !
Je me suis encore laissé aller.
Rha je mange encore trop vite.
Ma relation avec la nourriture était loin d’être idyllique. Sans réelle écoute de mon corps.
Puis j’ai voulu manger moins de viande, en me persuadant que je risquais moins de grossir. De base je n’en était pas très friande.
A cette même période, j’étais dans une phase où je remettais tout en cause, notamment au niveau du sexisme. Par conséquence, au fil de mes lectures, j’ai pu réaliser avec fracas et violence l’omniprésence latente de nombreux systèmes d’oppression et de domination. Si une de mes causes était d’aller pour une égalité homme-femme, pour l’acceptation de tous les genres, de toutes les orientations sexuelles, de toutes les origines, pourquoi continuerais-je de participer à la domination de l’Homme sur les animaux ? De nombreuses personnes ont surement eu ce même ordre de réflexion, donc par logique mais aussi pas empathie, il était normal de se préoccuper du sort de tous les êtres vivants.
C’est marrant comme l’univers autour de moi me préparait à passer le cap : j’ai rencontré des vegans, je suis tombée sur des documentaires, et des lectures non culpabilisantes pour l’omni que j’étais à l’époque.
Puis un jour, j’ai arrêté de consommer des produits issus de l’exploitation animale. Je ne saurais dire de date précise, car à la même époque je me libérais d’une relation exclusive et sans avenir avec un homme, j’emménageais dans un nouvel appart, c’était donc un nouveau départ.
Ce nouvel air que je respirais, cette nouvelle énergie que je regagnais m’ont permis d’effectuer le changement sans vraiment le ressentir. J’ai fait des erreurs, comme tout le monde, je me suis mise à lire les étiquettes sans vraiment les comprendre, à être frustrée en réalisant que je ne pourrai plus manger tel ou tel produit mais après tout, est-ce une grande perte ? Je n’ai qu’à les réaliser moi-même.
A l’heure actuelle, je mange quand j’ai faim ! Donc j’ai réappris à écouter mon corps. Je cuisine quand j’en ai envie, il m’arrive d’être flemmarde et de manger par facilité, chose qui est encore possible dans un régime végétalien (les chips et les frites, mes pêchés mignons, les chocapics aussi depuis peu >_< ) Je ressens un besoin et une envie de cuisiner, surement pour reprendre goût à une activité, (re)trouver une passion.
Cela va bientôt faire un an que je mange vegan, je me suis adaptée au fur et à mesure, notamment en prenant des compléments, en lisant les étiquettes, en découvrant le mot « légumineuse » et je pense en apprendre encore dans les temps à venir.
Désormais, je mange comme je veux, il peut m’arriver de ne pas pouvoir manger 100% vegan mais je ne m’accable pas de remords. Il n’y a pas de règles, juste de l’empathie et de l’écoute de soi.
Merci de m’avoir lue.
A très bientôt
Saoyiste.