Pour débuter cette note, je noterai de 1 à 10 trois aspects d’une vie, qui permettraient, selon une de mes dernières lectures, d’évaluer son degré de bonheur. Il s’agit d’un exercice que j’ai eu l’occasion de faire. Bien évidemment, le sens que l’on peut donner au résultat reste subjectif et cherche à résumer le bonheur d’une vie à trois choses :
- La santé
- Les relations
- La carrière
Figurez-vous qu’il m’a été très facile de noter chacun de ces points, deux mois auparavant. Quelques changements cependant m’obligent à revoir mon estimation…
La santé
3/10 !
Physiquement, mon corps se porte bien, mais l’état psychique désastreux dans lequel je me trouve depuis ces 13 derniers mois m’empêche de vivre. Angoisse, anxiété, spasmes, auto-mutilation et idées noires constituent l’ensemble de mes symptômes. Je suis un traitement composé d’anti-dépresseurs et (à nouveau) d’anxiolytiques, qui se fait sur le long terme et il m’est difficile de voir si un changement a eu lieu.
Oui, je cache ma dépression, peu de personnes sont au courant de mon état. Il y a encore 5 heures, j’étais à l’hôpital psychiatrique où j’ai passé 6 jours au centre d’accueil permanent. Deuxième hospitalisation en 6 mois…
Les relations
9/10 !
J’aime mes ami-e-s et mes amours, je rencontre des gens formidables autour de moi qui ont des vécus, des opinions, des envies différentes mais nous nous regroupons autour de thèmes et de valeurs qui me sont chères. Je suis heureuse de pouvoir plus facilement entamer la discussion lors d’une soirée, ou lors d’un évènement particulier, chose qu’il m’était impossible de faire il y a quelques années. On peut toujours dire que je suis réservée, mais je laisse parler mon instinct et ma sensibilité pour aller vers les gens et je ne suis pas déçue. Je pense que mes proches m’apprécient car j’arrive à être moi-même avec eux. Il y a énormément de respect entre nous, de bienveillance et d’écoute quand le moment le permet.
Avec ma famille, j’ai toujours ressenti un décalage entre ma personnalité et les leurs. Mais j’ai pu passer outre notamment avec mes parents avec qui j’entretiens des rapports égalitaires et sereins. J’ai même réussi dernièrement à évoquer avec ma mère les difficultés rencontrées plus jeune et les traumatismes qui subsistent. Elle est très compréhensive et cela l’aide beaucoup car elle réalise également un travail pour se débarrasser comme moi des blessures de l’enfance.
Si la vie pouvait se résumer uniquement aux relations, je serais au comble du bonheur 😀 .
La carrière
1/10 !
La carrière. Quel drôle de mot ! Couramment désigné comme le travail, ou plutôt notre ambition et notre réalisation dans notre travail, il m’évoque le labeur, la corvée, la souffrance. Dans mon cas, la note est de 1 ! Le travail constitue une des causes de mon état de santé catastrophique. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, j’ai un bon travail mais il n’est pas pour moi. Mon dernier passage à l’hôpital et ma crise sont les signes d’une dissonance profonde entre le monde du travail actuel et mon idéal.
Le thème est enfin abordé : l’idéal !
J’ai beau réfléchir, tourner et retourner les choses dans ma tête mais ce que je rencontre actuellement dans le travail et dans mon domaine m’est invivable, voire inacceptable. Je ne suis plus adaptée au monde du travail.
Quand on me demande ce qui ne me convient pas dans le travail, je réponds :
- Le rythme
- Les heures
- Le manque de passion
- La fatigue
- L’ennui
- L’enfermement
Et quand je parle de ma volonté de travailler à mon rythme, sans suivre des heures strictes d’arrivée et/ou de départ, on me prend pour une idéaliste ! Et encore il ne s’agit que d’un seul souhait, parmi ceux qui composeraient mon travail idéal.
Il semblerait donc plus que normal et même accepté qu’être enfermé dans un travail en soit devenu son principe ! Que faire acte de présence sans n’avoir rien à produire soit commun dans de nombreuses structures.
Je pourrai encore tergiverser sur les nombreux défauts que j’ai à l’encontre de ce système, mais j’ai décidé au contraire d’évoquer les points qui font de moi une idéaliste !
Mon travail de rêve (rien que ça)
La visualisation est un merveilleux outil, et lorsque je m’imagine travailler dans des conditions de rêve, voici ce que je vois :
- un atelier éclairé, où je suis entourée d’acolytes avec qui je peux être amenée à travailler ou collaborer.
- de grands bureaux, avec des ordinateurs, des stylos, du papier sur lesquels sont gribouillés idées et dessins.
- et sur ces grands bureaux, il y aurait d’autres matières à création, du tissus, de la peinture, des feutres, du bois, etc.
- je me vois aussi dans un café, où je peux travailler, poser mes idées dans un carnet, lire et pouvoir m’y réfugier à n’importe quel moment de la journée.
- et dans ce lieu, je m’y vois aussi en tant de gérante, à offrir boissons chaudes, thés, et pâtisseries véganes aux clients qui auront eu l’occasion de s’offrir un moment de détente dans mon salon de thé.
- j’imagine aussi que ce lieu n’est pas uniquement dédié à mes délicieuses pâtisseries mais s’accompagne d’un espace librairie, tenu par mon compagnon (un grand féru de littérature et d’essais) et où j’aurais tout loisir d’organiser des rencontres et discussions autour d’oeuvres militantes notamment.
- je m’invente une vie où j’ai lancé mon site consacré à la chaussure vegan ! D’abord un agrégateur pour facilement trouver les sites et marques qui vendent des chaussures véganes en ligne. Puis dans un deuxièmement temps, réaliser mon site de vente et au comble du summum de mon apogée de grande mordue de chaussures que je suis*, créer ma marque et mes modèles de chaussures véganes !
Les rêves ne manquent pas. Pourtant ils me paraissent tous inatteignable. Car je ne sais pas par où commencer, je m’en empêche et tout ce qui m’entoure forme une barrière (l’argent notamment)… Je ne cherche pas à tous les réaliser mais ils constituent un panel de projets que je serai heureuse d’accomplir.
Je terminerai ma note sur ce mot : l’accomplissement**. C’est le terme exact qui désigne le plus gros manque de ma vie. Malheureusement, il n’est pas délivré avec ou sans ordonnance.
Saoyiste.
*Je suis véritablement une excitée de la chaussure.
**Je remercie mon amie Melissa qui a donné le mot juste sur le mal-être que nous subissons toutes les deux parmi tant d’autres.
Ce que tu racontes à propos de la santé psychique me touche beaucoup. Je compatis parfaitement à tout ce que tu peux ressentir… C’est dur, quand on a l’impression que tout vacille autour de nous, que l’anxiété nous prend dans ses griffes… J’espère que tu réussiras à passer outre. As-tu déjà essayé la méditation de pleine conscience ? Ca a considérablement amélioré ma qualité de vie…
En tout cas, je ne pense pas que tu sois une idéaliste. Je pense en revanche que c’est notre société qui a un problème, qui manque terriblement de spiritualité et considère les individus comme des machines, négligeant leur épanouissement. Heureusement qu’il y a des gens comme toi qui ont de beaux projets… C’est dur, on passe pour un rêveur, un naïf, alors que c’est la condition au bonheur, au vrai bonheur, pas à cet ersatz de satisfaction matérielle qu’on nous fait passer pour le but à atteindre…
Courage à toi, en tout cas 🙂
Merci beaucoup !
Heureusement que d’autres personnes font également partie de la #teamIdealiste mais je déplore de rencontrer dans mon équipe thérapeutique des personnes qui dénigrent mes rêves ou mes envies d’un monde plus humain 🙁
Comme quoi il faut jouer le jeu de « la » société, s’y conformer, aller au travail, gagner de l’argent, consommer… Je ne trouve pas du tout dans ce système, pourtant j’ai tellement envies de réaliser des choses, d’avoir mon « travail » comme on pourrait dire mais pas aliénant, où je me sente à l’aise. Et pourtant pour bon nombre de personne, c’est inatteignable Oo