Ma décision de vivre de manière plus éthique et bienveillante a eu des conséquences sur mes habitudes alimentaires, mes routines et mes méthodes d’achat par exemple. Il a été très intéressant de noter et réaliser les changements qui se sont effectués dans mon comportement, sans que cela ne soit volontaire. En effet, je pouvais m’attendre à me trouver en meilleure santé, à avoir meilleure mine, à faire des économies mais il s’avère que d’autres effets plus surprenants et amusants se soient opérés en moi.
1 – J’ai beaucoup plus d’empathie envers les être vivants.
Est-ce mon changement de mode de vie ou ma dépression (ou les deux), qui a provoqué chez moi un besoin et une envie de communiquer avec les enfants, les bébés, les animaux ? J’ai l’impression d’être plus bienveillante auprès d’eux depuis que je suis vegan. Auparavant, mon comportement face aux autres était neutre et distante. Désormais, je suis plus affable, sans pour autant m’être débarrassée de ma timidité. Conséquence : j’envisage d’adopter un chat. OUI, VOUS AVEZ BIEN LU et les ami-e-s qui me connaissent depuis longtemps doivent déjà faire une syncope. Effectivement, je pense adopter un chat. Quand on repense à mon dédain envers ces félins qui envahissent les interwebs, on se demande comment j’ai pu me raviser. Vous pouvez remerciez mon compagnon, qui adore les chats – seulement les chats à vrai dire – et qui m’a fait aimer les chats, surtout les roux.

2 – Je suis plus sensible émotionnellement.
J’avoue que je me serai bien épargnée cette évolution de sensibilité, d’autant plus qu’elle s’est démultipliée avec l’arrivée de la dépression. Je ne vous raconte pas comment mes nerfs font les montagnes russes depuis des mois. Cela m’a amenée à me protéger et m’isoler du monde extérieur, notamment en ne suivant plus les actualités. Je reste quand même active sur les réseaux sociaux tout en arrivant à me préserver. Je choisis avec soin mes films et mes livres. Je rejoins des groupes bienveillants sur Facebook où des codes ont été mis en place notamment le TW ou Trigger Warning, pour éviter qu’un article traitant d’un sujet délicat puisse générer un stress voire une angoisse auprès des lecteurs. Malheureusement, il n’est pas toujours facile d’éviter la vue d’une image ou d’une vidéo violente dans une ère où l’image se partage à grande vitesse. Il est tout aussi difficile de ne pas lire des commentaires ou des propos malveillants, ce qui m’a conduite à mieux « choisir » mes ami-e-s, du moins à m’éloigner de relations qui étaient malsaines.
Il s’avère que cette sensibilité accrue agit aussi physiquement. En effet, le moindre bruit soudain ou une main amicale qui me touche par surprise me fait sursauter et crier. Et j’ai également des spasmes, souvent lorsque je n’arrive plus à sortir ma tête du flots puissants de mes émotions. Ces effets sont apparus bien avant ma crise dépressive, ce qui n’a pas amélioré les choses.

3 – Mon odorat et mon goût se sont perfectionnés.
Selon les dires de ma mère, il semblerait que la génétique ait doté ma famille d’un bon odorat. En devenant vegan, mon nez a vu (oui mon nez a des yeux) ses capacités sensorielles s’améliorer. Une conséquence très appréciable lorsqu’on se met à cuisiner plus fréquemment. De plus en arrêtant de manger de la viande ou du fromage, leur odeur m’est devenu désagréable.
Concernant le goût, j’ai appris à aimer des aliments que je n’appréciais guère auparavant comme la bière. Ce qui a généré une sorte d’addiction à tout ce qui a attrait de près ou de loin à la bière comme la levure de bière : j’en mets partout dans mes plats. Et je bois souvent de la bière, c’est bon et rafraichissant. Mais toutes les bières ne sont pas vegan, souvent du fait de leur fabrication, je devrais d’ailleurs être plus vigilante à ce sujet. D’autres aliments sont venus agrandir ma liste de nourritures préférées comme les champignons ou les pois chiches.

4 – Je suis plus sûre de moi.
Cette conséquence peut vous paraître paradoxale en comparaison de mon état psychique. En effet, mon estime de moi s’est améliorée mais bien évidemment j’ai encore un travail à effectuer dessus. Je pense que revendiquer mon véganisme m’a permise de mieux m’accepter, ainsi que les valeurs qui me tiennent à coeur comme le féminisme et l’anti-racisme. Pouvoir mettre des mots sur des réflexions ou des sujets qui me pesaient, rencontrer des gens qui me ressemblent a changé ma vie. Il y a encore quelques années, il m’était tout bonnement impossible de téléphoner pour prendre un rendez-vous, de me rendre à une soirée seule ou simplement d’engager la conversation avec une personne inconnue. Il m’est encore très difficile de m’aimer, j’ai une exigence envers moi-même extrêmement tenace qui me paralyse et génère de la peur, notamment la peur de l’échec. Mais je suis tellement heureuse du chemin parcouru, j’aime mon originalité, j’apprécie être moi-même et mes proches m’aiment pour ça, je n’ai plus honte de mes émotions et je me sens belle. C’est une sensation très agréable que tout le monde devrait éprouver.

5 – Je ne suis plus difficile avec la nourriture.
En y repensant, lorsque j’étais omnivore, la longue liste d’ingrédients ou de plats, que je n’aimais pas, était à 95% composée de produits animaux. Désormais il m’est très facile de vous dire que j’aime manger de tout dans le régime vegan. Bien évidemment, il y a des aliments dont je ne raffole pas, les fruits rouges notamment mais je ne rechigne pas à en consommer. J’aurais plutôt tendance à me ruer sur les pastèques ou le chocolat (comme avant à vrai dire). De plus, c’est avec passion que je chérie les bananes, les avocats ou encore les pois chiches dont l’emploi n’est plus cantonné à un simple houmous et une compote.
6 – Je dispose d’un transit exceptionnel.
Rien n’est tabou sur ce blog, et je l’annonce avec fierté : je fais caca tous les jours. Et pas n’importe quel étron, celui qui s’échappe en un quart de seconde sans laisser aucune trace, sans émettre une once de bruit, celui-là même que l’on nomme le « perfect » ! Mon appareil digestif est plus actif et subit beaucoup moins de désagréments qu’auparavant. Ne considérer plus les flatulences comme un inconvénient, bien au contraire, elles sont le signe d’une bonne digestion et les quelques odeurs qui nous paraissent incommodantes sont le fruit du travail de nos bactéries (et aussi de la levure de bière). Au passage, je vous conseille la lecture du livre de Guilia Enders, « Le Charme discret de l’intestin » où bactéries et micro organismes vivant dans nos boyaux sont érigés en maitres de notre corps. Il s’avère que parler crotte et autres joyeusetés est chose courante au sein de la secte société vegan, à tel point que dans un de mes groupes Facebook préférés, un fil en est entièrement dédié : le PT ou Point Transit.

Derrière l’esprit léger et amusant de mon article, je suis curieuse de connaître le véritable impact de mon style de vie sur les conditions de vie des animaux et l’élevage industriel. D’ailleurs il me semble que certaines données sont présentes sur les interwebs, un contenu qu’il me sera intéressant de vous partager dans un prochain jour. En attendant, j’espère avoir déjà éveillé vos consciences ou du moins renforcé votre volonté d’être un-e parfait-e vegan 😉 !
A très vite.
Saoyiste
Un bel article 🙂 Je te rejoins tout à fait sur le 1 et le 4 notamment !
Je me suis bien plus affirmé en devenant végane et en apprenant à ne pas compromettre mes valeurs par norme sociétale !
Ce qui m’a beaucoup aidée aussi c’est de trouver des mots et des notions qui définissent ce que je souhaitais comme manière de vivre. Et surtout réaliser que l’on n’est pas seul.e à imaginer les choses comme ça, à vouloir un monde différent, cela aide 😀