Cet article aurait pu avoir un tout autre nom, puisque j’avais décider de l’appeler « Apprendre à vivre seul-e. » Vous pouvez déjà vous faire une idée du contenu de ce texte. « Être ma raison de vivre » m’a parue plus global et positif, même si je vais évoquer avec vous les questionnements sur ma nouvelle existence et mon statut de personne vivant seule.
Vivre seul-e
En 2011, lors de mon dernier voyage à Madagascar, je suis allée avec des membres de ma famille au village des anciens rois. Sur une des hautes collines dominant les terres, ma tante a fait un souhait, via un rituel, et m’a invitée à faire de même. Mon souhait à l’époque était d’être indépendante. Vivre par moi-même. Depuis, j’ai quitté la maison familiale, suis montée sur Paris, travaillé dans plusieurs boîtes et vécu dans 4 appartements différents. J’ai aussi construit bon nombre de relations amicales et amoureuses. Il s’avère qu’à l’heure actuelle, je pleure la fin d’une relation amoureuse. Je me retrouve désormais à vivre seule. Et cela m’angoisse.
Pourtant, je vis seule, depuis presque 2 ans dans mon propre appartement. Mais j’ai réalisé qu’être avec quelqu’un me donnait une raison de vivre. Les sensations que j’éprouve depuis ma récente séparation sont de l’ordre de la perte : j’ai perdu mes repères et le goût de vivre. Combinée avec mon sevrage médicamenteux, je vis une des périodes les plus difficiles de mon existence. C’est bien d’existence qu’il s’agit, de reconnaitre la mienne. Le temps du changement est venu, je vais désormais apprendre à vivre pour moi.
Retrouver l’estime de soi et me prouver que j’existe
Après mon hospitalisation, et depuis que je fais mon sevrage, je m’écoute plus. J’observe les sensations et les pensées qui me viennent. J’essaye de comprendre et d’accepter la peur ou l’angoisse qui me rongent. J’essaye de trouver leur origine. J’ai ainsi pu déterminer que dans le passé certaines règles régissaient ma vie. C’est en réalisant que je n’avais plus d’obligation, qu’il n’y a pas de « il faut » ou de « je dois » que j’ai entrepris d’apprendre à vivre pour moi. Il s’avère que je n’ai vécu que pour plaire et correspondre à un idéal, que je planifiais mes activités en fonction de l’autre, en espérant suivre un mode d’emploi. Pourtant, il n’y a pas de mode d’emploi de la vie. C’est à moi seule de choisir comment je vais employer mon temps pour vivre. Et c’est très important de réaliser et d’accepter ça. C’est un travail que je fais et que je vais continuer à faire jusqu’à ce que cette idée soit imprégnée en moi (une sorte d’inception en effet). Exemple lorsque je fais la vaisselle (cela va parler à grand nombre), je choisis de la faire parce que j’aime qu’elle soit faite, parce que j’aime que la vaisselle soit propre pour mon prochain repas. Et non pas parce que c’est mal de ne pas faire la vaisselle. Voilà la stratégie que j’ai établie.
Personne d’autre que moi ne peut prouver que j’existe.
Cette affirmation est le résultat d’un constat : j’avais tendance à vouloir l’aval des autres pour faire les choses. C’était toujours dans l’optique de plaire ou de convenir à quelqu’un d’autre (ou aux autres) que je décidais de mes actions ou de mes inactions. Heureusement que j’ai des activités que je fais vraiment pour moi-même comme la danse. Et j’apprends à agir pour moi. Désormais, je vais me focaliser sur les activités qui me font du bien, le yoga, la méditation (très utile en cette période), marcher, sortir… sans me culpabiliser d’en faire ou de ne pas en faire, sans me juger, et à ma manière. Dans le but de retrouver le goût de MA VIE.
M’aimer avant d’être aimée.
Et pour mettre à bien ce projet de vie, ce changement de paradigme, je vais m’aimer. Construire ma vie autour de l’amour que je me porte, mon droit d’exister. Car c’est en m’aimant que je pourrai aimer les autres et être aimée. Désormais je rejète la pensée qui me forgeait que c’est en étant aimée que je pouvais m’aimer. Révolue ! Aux oubliettes !
Et c’est sans culpabilité que je m’octroie un énième article digressif.
Et c’est sans peur que je rédige ce texte pour atteindre le stade d’évolution en Saoyiste 2.0, ma véritable version vegan.
***